Montpellier In Game est devenu l'un des rendez-vous annuels les plus attendus de la ville. Dédié au jeu vidéo, l'événement s'étend sur une semaine et propose différentes manifestations, à l'image des conférences ou de concours. Parmi elles : le Game Challenge, qui invite les étudiants en jeu vidéo à créer un jeu en moins de 72 heures.
Toute la classe de Sound Design spécialisation Jeu Vidéo y a pris part. Benjamin Nachman et David Tranet faisaient partie des équipes lauréates.
Deux élèves d'Acfa remportent le Game Challenge
Acfa Multimédia : Depuis quand êtes-vous élèves à l'école ?
Benjamin Nachman : J’ai d’abord fait une formation de technicien son à Paris. J’ai ensuite travaillé pendant 2 ans, pour finalement reprendre mes études dans le sound design, spécialisation jeu vidéo à Acfa.
David Tranet : J’ai suivi une formation d’image et son à Toulon, dans un cursus universitaire. Après quoi, j’ai travaillé dans l’électronique pendant 3 ans, un domaine totalement éloigné du son et je suis finalement revenu dans mon domaine de prédilection, en intégrant Acfa.
Acfa Multimédia : Pourquoi avoir choisi le son design spécialisé pour le jeu vidéo ?
David Tranet : Le domaine du jeu vidéo me passionne. Je m’intéresse également à d’autres secteurs liés au son ou à la musique, notamment dans l’audiovisuel ou les studios d’animation .
Acfa Multimédia : Qu’avez-vous pensé de la Game Jam à laquelle vous avez participé, dans le cadre de « Montpellier in Game » ?
David Tranet : C’était vraiment très intéressant. C’est un bon environnement pour travailler : tout le monde était concentré et réfléchissait. Notre équipe est d’ailleurs arrivée deuxième !
Benjamin Nachman : C’était avant tout une bonne expérience. Même si on était un peu stressés au début, cela s’est bien passé et chacun en a tiré profit. Notre équipe a très vite trouvé son concept. Pour ma part, je posais beaucoup de questions pour savoir dans quelle direction aller : quelles actions le personnage principal allait faire, quels bruits leur correspondraient, les sons d’ambiance, ect…
Création de jeux étudiants
Acfa Multimédia : Pouvez-vous nous en dire plus sur vos jeux ?
Benjamin Nachman : Toutes les équipes avaient pour thématique le chat de Schrödinger. La nôtre l’a traitée de façon assez « vicieuse » : un soir de Noël, un père de famille doit ramener un cadeau pour son fils. Il s’agit d’un chaton dans une boîte, qu’il doit rapporter à la maison sain et sauf. Évidemment, il y a des obstacles qui peuvent tuer le chat et donc faire perdre le joueur.
David Tranet : Le nôtre s’appelle « Chat-maillerie ». L’histoire se déroule dans la boîte de Schrödinger. A chaque nouvelle partie, les deux joueurs se retrouvent avec les deux chats (vivant et mort), et doivent s’entraider pour avancer dans le jeu. A la fin du niveau, il faudra se battre l’un contre l’autre pour gagner et sortir de la boîte.
Acfa Multimédia : Parlez-nous des sons et des ambiances que vous avez créés…
Benjamin Nachman : Je me suis occupé de la musique, qui avait deux thèmes principaux, celui dans le jeu et un autre pour les menus. Puis, à partir de mes banques de son, j’ai recréé les actions du personnage (ses bruits de pas, le bruit de carton, les sauts par-dessus une plaque d’égout) ainsi que tous les sons d’ambiance, comme les bruits de ville autour du personnage principal.
Acfa Multimédia : Quelles sont les contraintes qui vous ont été imposées ?
David Tranet : Nous devions intégrer un mécanisme de trahison, que nous avons inséré à la fin. Nous devions également mettre en place un système de pathfinding, terme que l’on a dû m’expliquer au départ car en tant que sound-designer, ça ne m’était pas familier ! Les développeurs ont aussi dû intégrer un système de génération procédural pour les maps.
Acfa Multimédia : Vous n'avez pas manqué de temps ?
Benjamin Nachman : Pas particulièrement, j’ai pu tout finir dans les temps. C’était surtout pour les programmeurs, notamment le dernier jour, que c’était stressant…
Un projet inter-écoles
Acfa Multimédia : Vous avez collaboré avec des élèves d’autres écoles. Cela n’était pas trop difficile ?
Benjamin Nachman : Non même si parfois, il y avait des termes techniques qui m’étaient inconnus, à cause des différents cursus suivis. Malgré tout, il y avait toujours une bonne communication. Dans mon équipe, il y avait également une élève de Studio M, Maryne Bardinal, avec qui nous travaillons souvent. Nous sommes toujours restés sur le même concept, du début à la fin.
David Tranet : Cela s'est très bien passé, car il y avait une bonne communication, entre sound designers en tout cas. J’ai pu apporter mon avis, mais j’ai surtout laissé les développeurs crier entre eux (rires).
Acfa Multimédia : Y avait-il de la rivalité entre les équipes ?
David Tranet : Je ne pense pas… Du moins je ne l’ai pas ressenti comme ça. On pouvait toujours aller demander conseil aux autres participants si on avait besoin d’aide.
Acfa Multimédia : Allez-vous terminer votre jeu ?
David Tranet : Bien sûr ! D’ailleurs, j’ai déjà bouclé tout ce qui concerne ma partie.
Benjamin Nachman : Oui, d’ailleurs au terme de cet événement on s’est tous mis d’accord pour le finir. Nous avons tous échangé nos mails et nous nous remettrons dessus, dès que cela sera possible.
Acfa Multimédia : Le jury vous a-t-il donné des conseils ?
Benjamin Nachman : Oui, surtout Alexandre Carlotti, Audio Director d’Ubisoft dont les conseils touchaient plus spécialement à ma partie. Ceci dit, j’ai taché d’écouter tous les avis que donnaient le jury pour le game design : Expérience, conseils… Tout est bon à prendre.
Acfa Multimédia : Que retenez-vous de ce concours ?
Benjamin Nachman : Du stress, mais positif ! La satisfaction de pouvoir présenter un début de jeu en trois jours, l’envie de le finir… Je ne pensais pas qu’on allait gagner. A mon avis, le fait d’avoir respecté toutes les contraintes qui nous étaient imposées nous a beaucoup aidés.
David Tranet : Je referais volontiers cette Game Jam, c’était une expérience très enrichissante. Mon premier concours d’ailleurs… On se pose pleins de questions ! Même si au final le travail d’équipe peut être compliqué, je n’en retiens que du positif. L’avantage pour nous, sound-designers, c’est que l’on peut s’adapter facilement aux choix et aux décisions prises par l’équipe.