Bahareh Azimi devient la nouvelle directrice du pôle parisien
L’auteur scénariste Bahareh Azimi va devenir la nouvelle directrice des écoles Acfa et Studio M dès la rentrée prochaine.
Dans cette interview, elle nous raconte son parcours et nous expose sa vision de directrice…
Bahareh Azimi en compagnie du réalisateur Ramin Bahrani et de l'acteur Mickael Shannon.
Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?
Je suis auteur, scénariste et productrice de documentaires et de fictions. Je suis d'origine iranienne, je travaille en France et aux Etats unis depuis une quinzaine d'années.
Quel est votre parcours professionnel ?
J'ai fait des études d'ingénierie en hydrologie à l'Université de Nice Sophia-Antipolis dans le but de retourner en Iran développer des projets hydrauliques. Le contexte géopolitique compliqué a rendu mes interventions impossibles. Parallèlement j'étais passionnée d'architecture (père, mère et sœur architectes), j'ai créé une librairie spécialisée en architecture à Paris Le Cabanon. Mais ce qui jalonne mon parcours depuis plus de vingt ans, ce sont les projets de films : l'écriture de fictions et de documentaires.
Comment en êtes-vous venue à ce métier ?
Ce sont des paroles de chansons qui m'ont donné envie d'écrire des films. Cela peut paraître paradoxal : venir au long métrage à partir de textes courts. J'étais attirée par le pouvoir émotionnel des mots qui racontent une tranche de vie, une histoire, qui suggèrent des images et nous embarquent dans une fiction.
J'ai commencé à écrire des textes pour des amis compositeurs de musique. Et puis je me suis prise au jeu de raconter des histoires qui créent l'empathie et ouvrent un regard sur le monde. Ma rencontre avec le réalisateur Ramin Bahrani avec qui j'ai co-écrit des fictions américaines, a été le point de départ de ma professionnalisation. Les films ont été sélectionnés à Cannes, Venise, Deauville, Toronto, Berlin et j'ai ainsi pris conscience que j'étais devenue scénariste. Parallèlement j'ai écrit et produit des documentaires pour des chaines françaises, notamment Arte.
Quelle est votre vision du rôle de directrice ?
Avant d'être directrice j'étais professeur de scénario. Il me semble important d'être proche des étudiants et des professeurs, de comprendre de l'intérieur les enjeux de la pédagogie. C'est pourquoi je continuerai à enseigner. Cela permet aussi d'avoir une vision plus collective de l'école et pas seulement hiérarchique, car une école ce n'est pas une entreprise comme les autres. C'est ensemble que nous allons atteindre l'objectif de faire de cette école un tremplin pour l'entrée dans le monde professionnel. J'ai aussi l'ambition, dans un microcosme parisien très concurrentiel, de l'ouvrir en grand sur l'univers culturel de la capitale.
Qu’aimeriez-vous impulser au sein des écoles ?
Une ambiance synergique autour de l'art et de ses techniques. Je pense que tout démarre par cela. Se sentir appartenir à une promotion motivée en s'inspirant mutuellement, en échangeant, tout en se professionnalisant. L'école doit impulser une énergie dans un cadre où les étudiants se croisent pour se former et se préparer aux métiers qu'ils souhaitent.
Auriez-vous un conseil pour les jeunes passionnés par les métiers de l’audiovisuel ?
Faire de vos doutes des forces.
Un dernier mot ?
Le jeu.
Nous remercions Mme Azimi et lui souhaitons une excellente continuation dans la prise de ses fonctions.